Le crash

Comment se fait-il qu'une telle manifestation se soit transformée en une tragédie? Comment un meeting aérien de cette ampleur a-t-il fini en une catastrophe aérienne sans précédent?

Si le meeting aérien de Ramstein en 1988 a été une fête pendant une partie de la journée, une collision est venue surprendre tout le monde et a plongé cette base aérienne dans l'horreur.
Vers 15h40, la patrouille acrobatique italienne "Frecce Tricolori" (Flèches tricolores) a entamé une figure dangereuse appelée "le coeur percé". Il s'agissait pour cette patrouille, de dédier une figure en forme de coeur à son public, afin de le remercier pour sa fidélité. Pour cela, les pilotes italiens avaient élaboré une figure où deux groupes d'appareils (5+4) se séparaient dans le ciel en formant un coeur avec des fumigènes, puis se croisaient au-dessus de la piste. Un dernier appareil MB-339 Aermacchi (le solo n°10), arrivait lui face au public et perpendiculaire aux deux groupes, afin de percer le coeur.
Mais une erreur de pilotage du solo qui arrive légèrement trop tôt, va transformer cette figure symbolique en une véritable tragédie.
Malgré une tentative de freinage en sortant son train d'atterrissage, le solo a percuté à près de 800 km/h à 30 m du sol, deux autres appareils qui venaient de sa droite. Dans la collision, les appareils ont explosé en plein ciel, tuant sur le coup deux pilotes. Le troisième pilote a réussi à s'éjecter du cockpit mais son parachute n'a pas eu le temps de s'ouvrir avant la chute mortelle. Les deux appareils touchés se sont écrasés sur la piste en explosant et en emportant un hélicoptère de secours et ses trois membres d'équipage avec eux.
Le solo à l'origine de l'accident, a été dévié de sa trajectoire par l'impact, et s'est dirigé en feu vers la foule massée le long de la piste. Comme une boule de feu géante, il a emporté tout ce qui se trouvait sur son passage: stand de glace, spectateurs, hommes, femmes et enfants.
Un horrible brasier a alors entamé le calvaire pour les victimes de Ramstein, arrachées de leur bonheur, fauchées dans leur joie de vivre, par ce tragique destin.